Qu’est-ce que l’upcycling ?
Vous connaissez sûrement la fameuse citation d’Antoine Lavoisier « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Bien qu’en 1789 il ne parlât pas de recyclage, il avait vu juste : le principe de l’upcycling est de revaloriser les déchets pour les réutiliser ensuite.
L’upcycling, dont la traduction en français prête à sourire, se traduit par « surcyclage ». Dans ce mot très imagé, il y a l’idée de recycler des objets par le haut, c’est-à-dire, de les réemployer en leur apportant une valeur ajoutée.
L’objectif est de donner une seconde vie utile à un objet ou un déchet, peu importe lequel, afin qu’il ne soit ni jeté, ni détruit. L’upcycling, basé sur le principe du zéro déchet, est devenu en quelques années l’une des grandes tendances en matière d’économie circulaire.
Quelle différence entre upcycling et recyclage ?
DES PRODUITS DE QUALITÉ
La principale différence avec le recyclage, c’est que l’objet est utilisé tel quel. Dans le recyclage, il y a une notion de détruire pour refaire quelque chose de nouveau. Pour l’upcycling en revanche, l’objet sera amélioré, pour être réemployé.
Cette différence influe sur la qualité du produit final. Dans le recyclage, l’objet fini sera soit de qualité égale, soit de qualité inférieure au produit de base. Cela s’explique car la destruction de matière qui implique une diminution de sa qualité. C’est pourquoi vous voyez souvent des objets fabriqués à partir de mélange de matériaux bruts et recyclés (dans le cas du plastique ou du papier par exemple, les matériaux recyclés sont mélangés à de nouvelles matières afin de créer de nouveaux produits). Vous comprendrez donc que le recyclage implique un processus de transformation qui inclut la plupart du temps une dépense en énergie et/ou en eau.
Dans l’upcycling c’est tout l’inverse : il y a un gain de qualité ou une amélioration de ses fonctionnalités puisque l’objet a été soit réparé, soit détourné de sa fonction initiale en étant combiné avec d’autres objets. Le but étant d’offrir une seconde vie au produit d’origine. Le réel impact positif de l’upcycling est donc son bénéfice sur l’environnement. N’importe quel produit a un coût de fabrication, en énergie, en émission de CO2, en eau… qu’on économise avec l’upcycling (et en plus de cela, on évite le gaspillage).
UPCYCLING : UN ART CRÉATIF PLUS QU’UN PROCESSUS INDUSTRIEL
Encore une différence majeure avec le recyclage : l’upcycling est souvent réalisé de manière artisanale, à la main ou avec des techniques non-industrielles. Le recyclage, quant à lui, est désormais une pratique industrielle de grande ampleur.
En effet, aujourd’hui, recycler des objets à grande échelle nécessite des ressources et surtout des moyens techniques importants. C’est d’ailleurs pour cela que les pays les plus pauvres ne peuvent se permettre de le faire (d’autant plus que c’est souvent chez eux qu’atterrissent nos déchets…).

L’upcycling et la mode
Le secteur de la mode s’intéresse de plus en plus à la tendance de l’upcycling, et ce pour deux raisons principales. La première c’est le bilan de la mode sur l’environnement qui est néfaste, notamment avec le phénomène de la fast-fashion où l’on renouvèle les collections sans cesse : acheter plus, produire plus. Ces dernières années la production de vêtements n’a cessé d’augmenter et de plus en plus de marques souhaitent se positionner en rupture avec la fast-fashion. La seconde raison c’est le changement de comportement des consommateurs. Ils sont de plus en plus soucieux de la provenance des vêtements qu’ils achètent et la façon dont ils sont fabriqués. D’ailleurs un français sur deux souhaite acheter un produit upcyclé dans les mois à venir.
Nous pouvons aussi faire confiance aux créateurs qui créent la tendance d’aujourd’hui et de demain. En 1989 la maison Margiela s’était mise à l’upcycling en présentant une collection d’un tout nouveau genre : réaliser des vêtements à partir de sac en plastique. Un fait des plus marquants, surtout pour l’époque !
Aujourd’hui si l’upcycling est sur toutes les lèvres, c’est parce que cette démarche correspond à un mode de consommation plus responsable. En réutilisant des éléments existants, on ralentit la production de nouveaux produits et leurs impacts environnementaux. Comme le dit si bien Ynès Peyret, auteur de Récupération & Recyclage à tout faire : « Réutiliser, recréer et upcycler c’est super cool, outrageusement créatif, le top de la branchitude » !
Et preuve que l’upcycling est beaucoup plus qu’un effet de mode voué à s’essouffler, les écoles de mode sont nombreuses à en glisser l’étude dans leur programme.
Vous l’aurez compris, qui que vous soyez et quels que soient vos moyens, il suffit juste d’un peu de créativité pour vous lancer dans l’upcycling ! Et si vous êtes en manque d’imagination, vous pouvez toujours trouver des idées DIY ici.
En plus d’une démarche basée sur l’upcycling en revalorisant des tissus dormants, Elèsig a décidé de ne rien jeter et de valoriser tout ce qui peut l’être. Ainsi, tous les boutons et accessoires sont chinés afin de leur donner une seconde vie, les chutes de tissus sont utilisées pour confectionner de jolis chouchous ou encore de jolis sacs en velours côtelé.